Leïla Sebbar est née le  à Aflou. Son père, instituteur algérien, a été relégué par le régime de Vichy dans cette région des hauts plateaux. Sa mère, institutrice française, est originaire de Dordogne. Durant la guerre d’Algérie, elle est en pension au collège et au lycée à Blida et à Alger. Elle passe une année en hypokhâgne à Alger au lycée Bugeaud avant de quitter l’Algérie pour poursuivre ses études en France et s’installer à Paris. Ses parents s’installent aussi en France en 1970

Leïla Sebbar, qui a quitté l’Algérie pour la France en 1961, est née de parents instituteurs dans l’Algérie française, où les couples mixtes étaient l’exception. Romancière et nouvelliste, elle est aussi l’auteur d’ouvrages autobiographiques, en particulier L’arabe comme un chant secret et cet autre récit depuis longtemps épuisé, Je ne parle pas la langue de mon père, qui témoigne de la violence de l’histoire de l’Algérie durant la seconde moitié du XXe siècle.

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Mon cher fils

Editeur : Elyzad 2012

Alger, années 2000 : un « vieil homme » se rend chaque jour à la Grande Poste, pour écrire à son fils. Le père, parti jeune en France, s’est établi en région parisienne, et a travaillé chez Renault à l’Île Seguin. Il est rentré à la retraite dans sa maison, en bord de mer, où il vit presque seul. Ses sept filles sont éduquées, mariées, installées, contemporaines. Son fils a quitté la famille, à l’adolescence, par rejet de la situation du père, et de sa soumission. Le père n’a plus aucune nouvelle du fils, depuis trente ans peut-être.

Il est à peu près analphabète, et se fait aider par un écrivain public, une jeune femme, Alma, fille d’un Algérien et d’une Bretonne (retournée au pays), un peu mal à l’aise dans sa vie ou dans sa famille. Elle arrêterait bien de faire l’écrivain public, mais il y a ce chabani, l’homme en bleu de Chine, qui se confie, plus qu’il ne dicte : souvenirs des deux côtés de la Méditerranée, Sébaïn, Frenda, Lodève, Siom, Maroc, Tunisie, les amis d’usine (plutôt marocains ou tunisiens), les cafés, les établis… Mais aussi Spahis, Armée d’Afrique, guerre de libération nationale, 17 octobre 1961, rapatriés français musulmans, Jacques Berque, Zinédine Zidane… Alma est invitée à chercher dans la bibliothèque de son grand-père, et dans la mémoire de sa nourrice des Hauts

 

 

Je na parle pas la Langue de mon père

Edition : Bleu Autour 2016

Je ne parle pas la langue de mon père et L’arabe comme un chant secret sont deux récits qui se répondent et donnent la clé de l’oeuvre de Leïla Sebbar.
Ils témoignent de son obstination d’écrivain face à cette question pour elle lancinante, depuis l’Algérie coloniale où elle est née d’un père algérien et d’une mère française, jusqu’à Paris où elle écrit son père dans la langue de sa mère?: comment vivre séparée du roman familial de «?l’étranger bien-aimé?» qui, par son silence, l’a tenue à distance??
Cette question que l’exil exacerbe, peu l’ont explorée avec autant d’acuité que Leïla Sebbar dans ces récits devenus des classiques, ici réédités avec des textes d’écrivains et universitaires, des aquarelles de Sébastien Pignon et des images de sa mythologie affective.